Thursday, April 13, 2006

Troupes françaises hors du Tchad !

Salut,
Le ministère a annoncé que l'aviation Française a fait un tir de sommation sur les rebelles Tchadiens . S'ils avouent cela c'est que leur intervention est autrement plus sérieuse. Le dictateur Déby est un des piliers de la Françafrique, nul doute que Chirac vole à son secours.J'ai très peu d'infos sur qui sont ces rebelles, mais qui que ce soit nous devons empêcher l'impérialisme Français d'y mettre son nez.
Je mets à la suite et en pièce jointe diverses infos :
-une dépêche AFP
- un communiqué de survie
- un article de Lutte Ouvrière qui rappelle un peu le contexte Tchadien
- un message d'un pote Tchadien, ainsi que le communiqué du groupe auquel il appartient.
Troupes Françaises hors du Tchad !
Seb.

Retour au calme à N'Djamena, "inquiétude" française
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jeudi 13 avril 2006 (Reuters - 18:18)
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par Betel Miarom
N'DJAMENA - Les forces gouvernementales du président Idriss Déby ont repoussé une intrusion de rebelles à N'Djamena, la capitale du Tchad, où la situation suscite "l'inquiétude" de la France.
A la faveur de la nuit, des rebelles venus de l'est du Tchad ont réussi à s'introduire jeudi matin à N'Djamena, située dans l'ouest du pays, près de la frontière avec le Cameroun. Des combats les ont opposés pendant plusieurs heures aux forces gouvernementales dans les faubourgs nord-est de la capitale, où les habitants sont restés terrés chez eux.
Idriss Déby, qui accuse le Soudan d'armer les rebelles, a assuré que la situation était "totalement sous contrôle.
"La colonne qui a attaqué ce matin a été complètement détruite", a déclaré le président tchadien, interrogé sur RFI.
Le gouvernement a exhibé une cinquantaine de rebelles qu'il dit avoir capturés lors des combats. Ceux-ci étaient jeunes et vêtus de tenues de camouflage.
Un journaliste de Reuters a pu voir près du siège du parlement, dans le nord-est de N'Djamena, une camionnette calcinée avec, à l'intérieur, des corps brûlés et un autre cadavre gisant sur la chaussée à proximité.
"Nous avons balayé les assaillants", a commenté le général Mahamat Ali Abdallah Nassour, ministre de l'Administration du territoire.
Les rebelles du Front uni pour le changement (Fuc), basés dans l'est du Tchad, progressaient depuis dimanche en direction de N'Djamena. Ils souhaitent renverser Déby avant l'élection présidentielle prévue le 3 mai dans ce pays d'Afrique devenu depuis peu un producteur de pétrole.
L'ARMÉE PATROUILLE DANS N'DJAMENA
Le ministère français de la Défense a évalué l'importance de la colonne rebelle entrée à N'Djamena à "quelques véhicules". Il a qualifié cette offensive sur la capitale tchadienne d'"actions isolées, ponctuelles qui ne traduisent pas une action coordonnée".
La France, qui a envoyé du Gabon 150 soldats en renfort des 1.200 militaires déjà déployés au Tchad dans le cadre de la mission "Epervier", n'envisage pas pour l'instant d'évacuer ses ressortissants.
Le gouvernement a reconnu que l'aviation française avait tiré un coup de semonce sur des rebelles progressant vers N'Djamena, pour leur envoyer un "signal politique" sur la volonté de Paris de "garantir la protection de ses ressortissants".
La France a en revanche démenti les accusations de "bombardements" formulées par les rebelles.
Les avions français effectuent également des missions de "renseignement" pour réunir des preuves sur une éventuelle ingérence du Soudan, qui dément toute implication.
Jacques Chirac, a-t-on déclaré jeudi dans son entourage, a apporté son "soutien politique" à Idriss Déby et l'a encouragé à saisir le Conseil de sécurité de l'Onu.
"Ce qui prévaut, c'est l'inquiétude", ajoute-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat français.
Abdoulaye Abdel Karim, chef du Fuc, a déclaré par téléphone satellitaire à Reuters que les rebelles étaient aussi entrés dans la ville d'Adre, près de la frontière soudanaise.
Le général Nassour a assuré que l'armée tchadienne contrôlait cette ville, attaquée, selon lui, par les forces soudanaises.
Une fois le calme revenu à N'Djamena, un journaliste de Reuters a parcouru la ville. Il a croisé peu d'habitants mais a vu des militaires patrouiller dans les rues.
Au pouvoir depuis 1990, Déby a dû faire face depuis plusieurs mois à des vagues successives de désertions au sein de l'armée, mais aussi dans son entourage.
Des diplomates ont fait savoir que les Nations unies et les Etats-Unis envisageaient l'évacuation de leur personnel diplomatique non essentiel dès que la situation le permettrait.
Esso Chad, filiale de la compagnie américaine Exxon Mobil, qui contrôle un oléoduc au Tchad, a d'ores et déjà évacué certains employés et leurs familles, ont déclaré des diplomates.

13 Avril. TCHAD : Lettre ouverte aux autorités françaises
Publié le jeudi 13 avril, 2006
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Madame le Ministre de la Défense,
Dans le contexte actuel d’une dégradation majeure de la situation politique et sécuritaire sur l’ensemble du territoire tchadien, nos organisations dénoncent le soutien politique et militaire permanent que la France accorde au régime du président Déby jusqu’à ce jour.
Nos organisations contestent la position de la France selon laquelle le président Deby serait le seul à pouvoir garantir la stabilité et l’unité nationale du pays.
Nous contestons également le soutien de la France, ce matin encore, sur la tenue de l’élection présidentielle du 3 mai, considérant qu’il est totalement aberrant de tenir cette élection dans ce contexte.
Nous dénonçons l’appui (confirmé par le porte parole du Ministère de la Défense) de l’armée française au pouvoir tchadien : transmission de renseignements aériens et d’écoutes, transport de munitions et sécurité du président.... De multiples témoignages font état d’interventions directes de l’armée française depuis le 11 avril jusqu’à ce jour, notamment autour de N’Djamena et de Adré.
Nos organisations demandent à la France de :
- cesser tout appui militaire et politique au régime actuel,
- arrêter tout soutien en faveur du maintien de l’élection présidentielle du 3 mai,
- favoriser la tenue d’un véritable dialogue politique national tel que proposé par la société civile tchadienne et accepté par l’ensemble des forces sociales et politiques.
Nos organisations interpellent les autorités françaises et invitent les parlementaires à se saisir d’urgence de cette question, et restent extrêmement attentives quant à la situation des droits de l’Homme et quant à la sécurité des populations et des membres de la société civile.
Nous demandons enfin aux autorités françaises une réaction rapide et appropriée à cet appel.
Signé à Paris, le 13 avril 2006.
Document attaché : Manifeste du Comité pour la paix et pour la réconciliation au Tchad en date du 12 avril,
Organisations signataires : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France), Agir ensemble pour les droits de l’homme, Agir Ici, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), Environmental defense, Franciscans International, Initiative Pro Afrika, Les Amis de la Terre, Survie.
Contacts presse :
Bruno Angsthelm CCFD b.angsthelm(at)ccfd.asso.fr 01 44 82 80 00
Olivier Thimonier Survie olivier.thimonier(at)survie-france.org 01 44 61 03 25
Clément Boursin ACAT-France clement.boursin(at)acat.asso.fr 01 4

Salut Sebastien,
Voila les positions et acusations concernant le rôle de la France dans le conflit actuel au Tchad. Tu sais, cela ne fait aucun doute qu'il y a eu ingérence. Et cela a beaucoup de sens pour nous. Depuis hier matin, la France n'a pas laché Deby par ce qu'elle se méfie des rebelles concernant l'avenir de ses intérêts. La France qui pense aux intérêts mutuels des peuples et à l'amitié doit réagir pour éviter que les plus égoistes des français puissent ternir leur image en soutenant un dictateur contre son peuple.
merci de votre compréhension,
Mahamat


Article tiré de lutte ouvrière:
Tchad : Victimes de la dictature et des compagnies pétrolières
La Banque Mondiale a annoncé le 6 janvier qu'elle interrompt tous ses programmes de financement au Tchad, soit environ 124millions de dollars, invoquant le fait que le gouvernement tchadien n'utilise pas convenablement l'argent qu'il tire de l'exploitation du pétrole du pays.

Le Tchad, dont 80% des 10 millions d'habitants vivent avec moins d'un dollar par jour, est un pays producteur de pétrole, sans que cela change quoi que ce soit pour la majorité de la population, sinon en pire. Trois cents forages dans le sud du pays sont exploités par un consortium regroupant deux sociétés américaines, ExxonMobil et Chevron, ainsi que la compagnie malaisienne Petronas. Depuis juillet 2003, un oléoduc de 1000 kilomètres achemine ce pétrole jusqu'au port de Kribi au Cameroun. Il a été financé par un prêt de la Banque Mondiale.

Celle-ci avait présenté l'accord conclu avec le Tchad et le Cameroun comme très moral, car il prévoit que l'essentiel des revenus pétroliers des deux États soit pour une partie investi dans des secteurs tels que l'éducation, la santé, l'eau potable, et pour une autre partie déposé sur un compte bloqué à la City Bank à Londres, censé servir aux générations futures. Mais le 29 décembre dernier l'Assemblée nationale tchadienne a adopté un projet de révision de la loi, présenté par le gouvernement d'Idriss Déby, qui remet en cause l'accord avec la Banque Mondiale.

Le président de cette banque, Paul Wolfowitz, dénonce un détournement opéré par l'État du Tchad. Il a l'indignation sélective. En effet, juste avant d'être nommé à ce poste en mars 2005, il était sous-secrétaire d'État américain à la Défense, autrement dit l'adjoint de Donald Rumsfeld et donc l'un des principaux responsables de la guerre contre le peuple irakien. Il a donc une bonne expérience dans le détournement des fonds publics vers l'armée, c'est-à-dire vers les capitalistes qui en vivent, pour un budget infiniment supérieur à celui du Tchad, puisque les opérations militaires en Irak coûtent plus d'un milliard de dollars par semaine, dix fois la totalité des revenus du pétrole versés à l'État du Tchad pour l'année 2004.

La Banque Mondiale ne pouvait ignorer qu'Idriss Déby, au pouvoir au Tchad depuis 1990 et qui s'y maintient avec l'aide d'un millier de soldats français stationnés dans le pays, n'utiliserait pas les revenus pétroliers pour améliorer le sort de la population du Tchad. Mais cela n'a pas retenu la Banque Mondiale de s'impliquer dans une affaire dont les principaux bénéficiaires sont, en réalité, les compagnies pétrolières. Celles-ci ne laissent en effet que 12,5% des revenus pétroliers à l'État tchadien. Un rapport d'Amnesty International publié en septembre 2005 a dénoncé ces contrats, qui donnent tous les droits aux compagnies pétrolières face aux habitants de ces pays privés des ressources de la chasse ou de la terre, et dont certains sont victimes de pollutions liées à l'exploitation pétrolière.

Ce n'est évidemment pas un hasard si la Banque Mondiale a fait silence là-dessus. Ses dirigeants peuvent, à l'occasion, montrer du doigt le dictateur d'un pays pauvre, mais jamais les compagnies pétrolières, même si celles-ci font des ravages considérables parmi la population et avec la complicité de la dictature locale.

Jean SANDAY

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