chronique trouvée sur le net..
journées de la décroissance / nancy 7 - 8 mai 2005
concert de clotûre :
Les Minables - Bolchevita - Sinceryman
La MJC Bazin ressemble à une cantine scolaire : carrelage , vitres , 4 gros poteaux malpratiques au milieu de la pièce, une alcôve inutile. Une résonnance de hall de gare qui permet à 10 personnes qui discutent de paraître 100. Dans un coin une pile de de machin à stretching , des chaises en bois et des tables (de cantine) . On y accède par un long couloir encombré de vélos (!). Une partie librairie à la gloire de Che Guévara et de la dialectique, une table de propagande de la FA et quelqes ouvrages poilants sur comment fabriquer une cuisinère solaire, probablement commandités par la C.I.A pour faire passer la décroissance pour un passe-temps pour riche oisif ou retraité bricoleur.
Samedi soir , une soirée "cabaret" aligne quelques attractions inégales, dont un conteur africain à la narration hilarante, également percusionniste redoutable, un guitariste classique qui arrache sa mère et du flamenco, toujours impressionnant quand bien fait. La mirabelle aidant , la soirée est plutot agréable. Le bruit de fond des gens qui discutent (on entend distinctement le mot "dialectique" ) est malgré tout assourdissant et le tout se déroule dans une fumée Samson/Camel/Marlboro a en dégueuler ses tripes. Car le babos gauchiste théatreux étudiant FUME. Qu'il soit déguisé en punk n'y change rien. A intervalles réguliers , des troncs invitent les fidèles à donner. De même, le bar est "prix libre" et affiche un prix de revient du gobelet de 15 cl de bière 1er prix à 0,5 € (!). Vendre ce godet 0,5 n'est pas un problème, mais essayer de faire croire qu'on l'a payé ce prix là, ça pose la question de la fin et des moyens, qui se reposera à plusieurs reprises durant le week end. D'ailleurs l'organisation de la salle consiste essentuiellement à déposer des troncs pour la quète un peu partout et ne va pas jusqu'à avoir l'idée déplacer les vélos pourqu'on puisse passer les amplis et la batterie sans problèmes.
Le lendemain, la Bolchevita, leurs copines et moi déboulons vers 18 h avec le matos. On glandouille sur le parking à quelque distance d'un groupe de punks à chiens pas très punks et d'un coup on fonce. Les babos/militants finissent leur colloque, le mot "dialectique" résonne dans l'air tandis que nous entassons les amplis. Les Minables installent leur matos : une console Yamaha d'emprunt et des micros. Les Minables sont un groupe acoustique aux allures d'étudiants. Je loupe une partie de leur set pour cause de kebab et de manque de motivation. Le son est bof bof bof. Un brouhaha un peu fastidieux à décrypter. Ils sont au point, ont l'air de s'amuser, mais j'accroche pas. La contrebassine artisanale est un instrument marrant qui sonne étonnament bien, mais l'accordéon et les guitares sèches, les rythmes musettes, ça me gave au plus au point. On distingue mal les paroles et je ne peux pas rentrer dans leur délire. Ils restent tassé sur la scène (euh quelle scène ? enfin dans leur bout de cantine , quoi, au niveau du sol). Bref un gros mouais bof pour ce genre de chanson alternative, mais les conditions ne l'ont vraiment pas mise en valeur ...
Pouf pouf, démontage /remontage. C'est un peu le bordel . On discute avec le tour manager de Sinceryman, le groupe américain (ou anglais ?) en tournée européenne qui a bien voulu participer gratuitement, n'ayant pas de concert ce soir là. Ils joueront donc en final.
Bolchevita se tasse dans le même bout de cantine que les Minables, fait plonk plonk sur les instruments, et , sans rien régler - et sans savoir ce qu'on entend dans la salle , démarrent leur set.
C'est atroce.
On entend rien.
Rien.
Juste la résonnance de la salle et la batterie. Ca fait deux mois que j'écoute Bolchevita 10 heures par jour, que je rentre dans leur pâte sonore pour en libérer la forme. Je ne reconnais rien. C'est leur 1er concert à 5, et leur nouveau guitariste - très sympa et réputé bon musicien- me semble horriblement musical, tirant l'ensemble vers quelquechose de popifiant et chaloupé.
Bon, ça s'échauffe un peu sur scène. Je fais des allées et venues entre la salle et la console . Je ne peux pas faire grand chose : elle ne gère que les 3 micros chant et le synthé. Placée comme elle est , on ne peut pas se fier à ce qu'on entend : ça n'a rien à voir avec ce qu'on entend de la salle. Eclairés par le panneau "sortie de secours", les Bolchevita sont tassés contre le mur et piétinent leurs cables avec une application exaspérante. Arnaud-guitare est passé à un son saturé et l'ensemble est nettement plus rock et énergique. Finalement, sur "refuse , resist" (reprise de Sepultura) , sous ce qui me semble être l'impulsion de Jools-batteur (qui est particulièrement dans son élément sur ce morceau), Bolchevita s'énerve et gagne en cohésion. A compter de ce point le set devient plus dense. Le son ultra pourrave reste pénible (la résonnance couvre parfois les instruments !) , mais j'arrive à reconnaitre les morceaux. Après un "Didier ni maître" speedé , les Bolch finissent par un "5 heures" qui prend aux tripes, avec de l'émotion et de l'électricité, qui me donnera envie de les rejoindredans la lumière glorieuse des néons "blanc industrie" déjà rallumés.
Ayant vu presque tous leurs concerts en vidéos, je peux dire que Bolchevita gagne en densité et en efficacité à chaque fois. Mais il reste une constante : le début du concert est fluctuant , et c'est passé un point qu'ils se lachent et deviennent à la fois puissants et plus carrés.
Bon, pouf pouf, faut cavaler pour que Sinceryman qui s'impatiente installe son matos. On démonte sous les néons-lobotomie, dans le brouillard Samson/Camel/Marlboro et on entasse (on oubliera d'ailleurs la tête de l'ampli basse, récupérée plus tard) dans les bagnoles. Sinceryman fait son soundcheck et démarre . Fort. Très fort. J'ai des protections auditives qui sont loin d'être du luxe. Les Américains jouent sur 3 énormes Marshall 2 corps, la batterie est sèche, et seule la voix passe sur la petite sono des Minables.
Si on aime les petits culs et les têtes à claques, les Sincerymen sont sexy. Mignons à divers degré, avec une touche d'émo kid et des bonnets quand ils ne sont pas sur scène, ils passent de façon instantanée de la courtoisie posée au déchainement électrique. Carrés et professionnels , ils démarrent prêts. Tout de suite la différence est frappante: ils occuppent 4 fois plus d'espace que les autres groupes, ils utilisent la pièce. Le chanteur est constamment en mouvement , grimpe sur les chaises , se roule par terre , escalade les rebords de fenêtres, prend le plafond à témoin. Derrière , les 4 autres assurent un hardcore lourd et brutal. Toutefois, l'ensemble est gratifié d'une couche de noise par le volume dément (115 , 120 dB ?) qui écrase littéralement la résonnance de la cantine et leur musique doit probablement être plus pop en disque. Les conditions ont certainement joué dans la transformation en unisson sonicyouthoïde de notes qui louchaient peut être vaguement vers Muse au départ. Les trente ou quarante clampins qui restent dans la salle ont tendance à saigner des oreilles et regardent, médusés, le chanteur foncer vers eux. Un membre de l'équipe a visiblement pour role d'extraire le chanteur du public où il se jette , il glandouille en rigolant. Là , le public est loin , statique, à coté de la plaque. le chanteur se jette donc par terre , chante à genoux. Je réalise au bout d'un moment qu'il est couvert de sang, le bras, la tronche , le micro. Il reste là, à genoux, semblant attendre qq chose. Ni le groupe, ni le staff Sinceryman ne semble inquiet. Finalement , le chanteur se lève et court aux chiottes. Calmement et avec flegme, le reste du groupe démonte. A ce moment, les flics débarquent, appellés par les voisins , suite au tsunami rock'n'roll qui a défoncé les murs de la chapelle St Guévara.
L'interruption brutale de la transe me laisse dans un drôle d'état. j'ai l'impression d'avoir vu les Yarbirds en 1967 , ou peut être (pas tout à fait ) les Stooges. Un truc rock 'n'roll éternel. Vaincre les résonnances d'une salle pourrie par le pur volume brut des amplis , sans ces sonos qui transforment les concerts en chaine hi fi géante, face à un public dont l'écrasante majorité ne comprend RIEN à ce qui arrive.
Bien sûr, Sinceryman sont des pros (comme l'étaient les Stooges ou les Yarbirds), bien sûr, il y a du théatre dans tout ça. Ca n'enlève rien au contraire. Ca en fait partie. Et l'énergie est réelle.
Ca m'énervera d'entendre après ça des commentaires alterfranchouillards sur les "amerloques" , alors que ces mecs ont joué gratos, en soutien à l'évènement, et en y allant à fond. Le babos gauchiste français est avant-tout un Français qui n'aspire rien tant qu'à faire des essais nucléaires pour dire merde aux étrangers. Y'a une éducation française (que pas mal d' immigrés ont bien chopé aussi) qui a peu à voir avec l'orientation politique et qui laisse des traces, parfois plus que des traces, surtout quand on en est pas conscient et qu'on pense, en plus, être du coté du Bien . Ca m'a rappellé des textes des Dead Kennedys, et puis fuck, je m'en foutais, je venais de voir les Yarbirds jouer "Train kept a rollin' " .
Sinon, je me dis que la Révolution n'est pas près d'arriver : il y a tout un tas de gens qui ne sauraient plus de quoi parler le samedi soir.
concert de clotûre :
Les Minables - Bolchevita - Sinceryman
La MJC Bazin ressemble à une cantine scolaire : carrelage , vitres , 4 gros poteaux malpratiques au milieu de la pièce, une alcôve inutile. Une résonnance de hall de gare qui permet à 10 personnes qui discutent de paraître 100. Dans un coin une pile de de machin à stretching , des chaises en bois et des tables (de cantine) . On y accède par un long couloir encombré de vélos (!). Une partie librairie à la gloire de Che Guévara et de la dialectique, une table de propagande de la FA et quelqes ouvrages poilants sur comment fabriquer une cuisinère solaire, probablement commandités par la C.I.A pour faire passer la décroissance pour un passe-temps pour riche oisif ou retraité bricoleur.
Samedi soir , une soirée "cabaret" aligne quelques attractions inégales, dont un conteur africain à la narration hilarante, également percusionniste redoutable, un guitariste classique qui arrache sa mère et du flamenco, toujours impressionnant quand bien fait. La mirabelle aidant , la soirée est plutot agréable. Le bruit de fond des gens qui discutent (on entend distinctement le mot "dialectique" ) est malgré tout assourdissant et le tout se déroule dans une fumée Samson/Camel/Marlboro a en dégueuler ses tripes. Car le babos gauchiste théatreux étudiant FUME. Qu'il soit déguisé en punk n'y change rien. A intervalles réguliers , des troncs invitent les fidèles à donner. De même, le bar est "prix libre" et affiche un prix de revient du gobelet de 15 cl de bière 1er prix à 0,5 € (!). Vendre ce godet 0,5 n'est pas un problème, mais essayer de faire croire qu'on l'a payé ce prix là, ça pose la question de la fin et des moyens, qui se reposera à plusieurs reprises durant le week end. D'ailleurs l'organisation de la salle consiste essentuiellement à déposer des troncs pour la quète un peu partout et ne va pas jusqu'à avoir l'idée déplacer les vélos pourqu'on puisse passer les amplis et la batterie sans problèmes.
Le lendemain, la Bolchevita, leurs copines et moi déboulons vers 18 h avec le matos. On glandouille sur le parking à quelque distance d'un groupe de punks à chiens pas très punks et d'un coup on fonce. Les babos/militants finissent leur colloque, le mot "dialectique" résonne dans l'air tandis que nous entassons les amplis. Les Minables installent leur matos : une console Yamaha d'emprunt et des micros. Les Minables sont un groupe acoustique aux allures d'étudiants. Je loupe une partie de leur set pour cause de kebab et de manque de motivation. Le son est bof bof bof. Un brouhaha un peu fastidieux à décrypter. Ils sont au point, ont l'air de s'amuser, mais j'accroche pas. La contrebassine artisanale est un instrument marrant qui sonne étonnament bien, mais l'accordéon et les guitares sèches, les rythmes musettes, ça me gave au plus au point. On distingue mal les paroles et je ne peux pas rentrer dans leur délire. Ils restent tassé sur la scène (euh quelle scène ? enfin dans leur bout de cantine , quoi, au niveau du sol). Bref un gros mouais bof pour ce genre de chanson alternative, mais les conditions ne l'ont vraiment pas mise en valeur ...
Pouf pouf, démontage /remontage. C'est un peu le bordel . On discute avec le tour manager de Sinceryman, le groupe américain (ou anglais ?) en tournée européenne qui a bien voulu participer gratuitement, n'ayant pas de concert ce soir là. Ils joueront donc en final.
Bolchevita se tasse dans le même bout de cantine que les Minables, fait plonk plonk sur les instruments, et , sans rien régler - et sans savoir ce qu'on entend dans la salle , démarrent leur set.
C'est atroce.
On entend rien.
Rien.
Juste la résonnance de la salle et la batterie. Ca fait deux mois que j'écoute Bolchevita 10 heures par jour, que je rentre dans leur pâte sonore pour en libérer la forme. Je ne reconnais rien. C'est leur 1er concert à 5, et leur nouveau guitariste - très sympa et réputé bon musicien- me semble horriblement musical, tirant l'ensemble vers quelquechose de popifiant et chaloupé.
Bon, ça s'échauffe un peu sur scène. Je fais des allées et venues entre la salle et la console . Je ne peux pas faire grand chose : elle ne gère que les 3 micros chant et le synthé. Placée comme elle est , on ne peut pas se fier à ce qu'on entend : ça n'a rien à voir avec ce qu'on entend de la salle. Eclairés par le panneau "sortie de secours", les Bolchevita sont tassés contre le mur et piétinent leurs cables avec une application exaspérante. Arnaud-guitare est passé à un son saturé et l'ensemble est nettement plus rock et énergique. Finalement, sur "refuse , resist" (reprise de Sepultura) , sous ce qui me semble être l'impulsion de Jools-batteur (qui est particulièrement dans son élément sur ce morceau), Bolchevita s'énerve et gagne en cohésion. A compter de ce point le set devient plus dense. Le son ultra pourrave reste pénible (la résonnance couvre parfois les instruments !) , mais j'arrive à reconnaitre les morceaux. Après un "Didier ni maître" speedé , les Bolch finissent par un "5 heures" qui prend aux tripes, avec de l'émotion et de l'électricité, qui me donnera envie de les rejoindredans la lumière glorieuse des néons "blanc industrie" déjà rallumés.
Ayant vu presque tous leurs concerts en vidéos, je peux dire que Bolchevita gagne en densité et en efficacité à chaque fois. Mais il reste une constante : le début du concert est fluctuant , et c'est passé un point qu'ils se lachent et deviennent à la fois puissants et plus carrés.
Bon, pouf pouf, faut cavaler pour que Sinceryman qui s'impatiente installe son matos. On démonte sous les néons-lobotomie, dans le brouillard Samson/Camel/Marlboro et on entasse (on oubliera d'ailleurs la tête de l'ampli basse, récupérée plus tard) dans les bagnoles. Sinceryman fait son soundcheck et démarre . Fort. Très fort. J'ai des protections auditives qui sont loin d'être du luxe. Les Américains jouent sur 3 énormes Marshall 2 corps, la batterie est sèche, et seule la voix passe sur la petite sono des Minables.
Si on aime les petits culs et les têtes à claques, les Sincerymen sont sexy. Mignons à divers degré, avec une touche d'émo kid et des bonnets quand ils ne sont pas sur scène, ils passent de façon instantanée de la courtoisie posée au déchainement électrique. Carrés et professionnels , ils démarrent prêts. Tout de suite la différence est frappante: ils occuppent 4 fois plus d'espace que les autres groupes, ils utilisent la pièce. Le chanteur est constamment en mouvement , grimpe sur les chaises , se roule par terre , escalade les rebords de fenêtres, prend le plafond à témoin. Derrière , les 4 autres assurent un hardcore lourd et brutal. Toutefois, l'ensemble est gratifié d'une couche de noise par le volume dément (115 , 120 dB ?) qui écrase littéralement la résonnance de la cantine et leur musique doit probablement être plus pop en disque. Les conditions ont certainement joué dans la transformation en unisson sonicyouthoïde de notes qui louchaient peut être vaguement vers Muse au départ. Les trente ou quarante clampins qui restent dans la salle ont tendance à saigner des oreilles et regardent, médusés, le chanteur foncer vers eux. Un membre de l'équipe a visiblement pour role d'extraire le chanteur du public où il se jette , il glandouille en rigolant. Là , le public est loin , statique, à coté de la plaque. le chanteur se jette donc par terre , chante à genoux. Je réalise au bout d'un moment qu'il est couvert de sang, le bras, la tronche , le micro. Il reste là, à genoux, semblant attendre qq chose. Ni le groupe, ni le staff Sinceryman ne semble inquiet. Finalement , le chanteur se lève et court aux chiottes. Calmement et avec flegme, le reste du groupe démonte. A ce moment, les flics débarquent, appellés par les voisins , suite au tsunami rock'n'roll qui a défoncé les murs de la chapelle St Guévara.
L'interruption brutale de la transe me laisse dans un drôle d'état. j'ai l'impression d'avoir vu les Yarbirds en 1967 , ou peut être (pas tout à fait ) les Stooges. Un truc rock 'n'roll éternel. Vaincre les résonnances d'une salle pourrie par le pur volume brut des amplis , sans ces sonos qui transforment les concerts en chaine hi fi géante, face à un public dont l'écrasante majorité ne comprend RIEN à ce qui arrive.
Bien sûr, Sinceryman sont des pros (comme l'étaient les Stooges ou les Yarbirds), bien sûr, il y a du théatre dans tout ça. Ca n'enlève rien au contraire. Ca en fait partie. Et l'énergie est réelle.
Ca m'énervera d'entendre après ça des commentaires alterfranchouillards sur les "amerloques" , alors que ces mecs ont joué gratos, en soutien à l'évènement, et en y allant à fond. Le babos gauchiste français est avant-tout un Français qui n'aspire rien tant qu'à faire des essais nucléaires pour dire merde aux étrangers. Y'a une éducation française (que pas mal d' immigrés ont bien chopé aussi) qui a peu à voir avec l'orientation politique et qui laisse des traces, parfois plus que des traces, surtout quand on en est pas conscient et qu'on pense, en plus, être du coté du Bien . Ca m'a rappellé des textes des Dead Kennedys, et puis fuck, je m'en foutais, je venais de voir les Yarbirds jouer "Train kept a rollin' " .
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7 Comments:
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