Thursday, May 24, 2007

Télérama...

Aux premiers instants, on se dit que les Ogres ne changent pas. Qu’ils dé-vorent et déversent toujours les mêmes ambiances néoréalistes et néofestives, quelque part entre Têtes raides et Négresses vertes. Puis, peu à peu, la musique se colore de teintes moins habituelles : ici, c’est un rythme de valse qu’on croirait sorti d’une chanson de Brel ; plus loin, des sons africains et birmans…

De ce point de vue, leur dixième album est le plus abouti et le plus séduisant. On n’en dira pas autant des textes. Non pas qu’ils soient mal écrits, mais ils sont tellement convenus ! Les figures obligées du politiquement correct s’y succèdent à intervalles réguliers, du couplet repentance à l’adresse de l’immigré (et chanté en duo avec Magyd Cherfi), au manifeste « gay friendly », plein de bons sentiments. Même Daniel Mermet et Albert Jacquard y jouent les invités surprise ! Et quand le groupe, engagé, a le beau culot d’aborder les thèmes moins éculés de l’excision et du voile, il le fait moins subtilement que Jeanne Cherhal. Le jour où Les Ogres affineront leur plume autant que leur partition, la fête sera complète.
Valérie Lehoux

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